Une employée enceinte peut-elle être licenciée ?

Heureusement, les employées enceintes bénéficient d'une protection supplémentaire contre le licenciement. C'est toutefois une erreur de penser qu'elles ne peuvent absolument pas être licenciées. Si l'employeur peut fournir les preuves nécessaires, c'est quand même possible. Bien entendu, ces preuves ne peuvent avoir aucun lien avec la grossesse en tant que telle. Cela semble évident, mais le droit du travail est parfois un champ de mines. Le moindre faux pas et l'employeur court le risque de devoir payer une indemnité de protection à l'employée licenciée.

La protection contre le licenciement n’est pas absolue.

Le fait que les employées enceintes ne puissent pas être licenciées est une pure erreur. Si l’employeur peut prouver que le licenciement n’est aucunement lié à la grossesse de l’employée, la protection cesse alors de s’appliquer. La justification du licenciement est donc cruciale. Un motif grave, tel que le vol, peut constituer une telle justification. Il peut également y avoir des raisons économiques objectives, des raisons techniques ou des erreurs individuelles (telles que le non-respect répété des procédures internes, des absences injustifiées répétées…), qui permettent le licenciement malgré la grossesse. Il est très important de disposer de preuves (écrites) claires des raisons invoquées (par exemple, rapports d’évaluation, courriers électroniques…). Le simple fait que l’employeur ait signalé oralement certaines fautes sera en principe largement insuffisant dans un tel dossier de licenciement.

L’employeur doit être très prudent.

La jurisprudence est généralement très stricte à l’égard de l’employeur lors de l’évaluation des motifs de licenciement. D’une part, le point de départ est bien sûr que l’employée enceinte soit protégée, mais d’autre part, cette protection ne donne pas droit à un traitement de faveur. Son seul but est de ne pas préjudicier la personne concernée par rapport à ses collègues.

Quand commence et finit la protection ?

La protection ne prend effet qu’à partir du moment où l’employée a informé son employeur de sa grossesse. La loi ne dit pas comment cela doit être fait. En principe, une information verbale ou téléphonique est suffisante. Afin d’éviter les discussions, il est évidemment conseillé de confirmer cette information par écrit, de préférence par lettre recommandée. En effet, la charge de la preuve que l’employeur en avait connaissance incombe à l’employée. La protection contre le licenciement en cas de grossesse prend fin exactement un mois après la fin du congé de maternité.

Sanction pour l’employeur qui licencie illégalement.

L’employeur licencie une employée enceinte pendant la période de protection et ne peut pas fournir de preuves suffisantes sans rapport avec la grossesse ? Dans ce cas, l’indemnité forfaitaire est égale à six mois de salaire. Cette indemnité est calculée sur la base de toutes les composantes salariales possibles : pécule de vacances, prime de fin d’année, utilisation privée de la voiture de société, etc. Aucune cotisation de sécurité sociale ne doit être payée par l’employeur ou l’employée sur une indemnité. Toutefois, à des fins fiscales, un précompte professionnel doit être retenu.

En pratique, cette indemnité de protection vient s’ajouter à l’indemnité de rupture normale due en cas de licenciement ordinaire. La facture pour l’employeur peut donc être très élevée ! D’autant plus que le même licenciement d’une employée enceinte pourrait, dans certaines situations, être considéré comme une discrimination directe fondée sur le sexe. En vertu de la Loi anti-discrimination du 10 mai 2007, cela peut à nouveau conduire à une indemnité de protection égale à 6 mois de salaire.

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