Davantage de licenciements collectifs en cette année 2020 de crise sanitaire

Depuis 2011, le Service public fédéral Emploi, Travail et Concertation sociale publie sur son site web des statistiques trimestrielles sur les licenciements collectifs. Le nombre de licenciements collectifs annoncés fin septembre 2020 est déjà remarquablement élevé : 6 811 travailleurs. Soit une nette augmentation par rapport aux années précédentes. La crise sanitaire entraîne comme prévu son lot de pertes d'emploi.

Le calme avant la tempête au premier trimestre : 879 pertes d’emploi annoncées.

« Seulement » 7 licenciements collectifs ont été annoncés par des unités techniques d’exploitation au premier trimestre 2020, et plus précisément en janvier et février, mars étant resté épargné. Une explication possible à cela est que les entreprises étaient alors en pleine procédure des élections sociales et par définition il y a une certaine hésitation à mettre en œuvre une restructuration.

Un dossier a fait grand bruit : celui du géant pharmaceutique GlaxoSmithKline (GSK), qui annonçait début février se séparer de 720 collaborateurs.

Un deuxième trimestre marqué par le Covid-19, et probablement aussi le délai des élections sociales, avec 3 624 pertes d’emploi annoncées

Par rapport au premier trimestre de l’année, quatre fois plus de pertes d’emploi sont annoncées lors de la période suivante. Juin remporte ici la triste palme et se classe en tête avec le plus grand nombre (la moitié) d’entreprises ayant annoncé un licenciement collectif, d’une part, et le plus grand nombre (près de la moitié) du total de pertes d’emploi annoncées, d’autre part. Quelques exemples de pertes d’emploi de ce trimestre :

– Brussels Airlines : 950 emplois

– Compass Group (restauration collective) à Bruxelles : 550 emplois

– Groupe Brantano : 287 emplois

– D’Ieteren à Bruxelles : 211 emplois

– Hôtel Métropole à Bruxelles : 129 emplois

– Samsonite : 94 emplois

Le secteur automobile à lui seul sera confronté à près de 500 annonces de licenciements au cours de cette période.

Le virus renforce son emprise sur certains secteurs au troisième trimestre : 2 290 pertes d’emploi annoncées

Malgré les mois d’été, de nombreuses annonces de licenciements collectifs sont à déplorer également au troisième trimestre : 620 emplois en juillet, 728 en août et 942 en septembre. L’horeca, le transport, la (pétro)chimie et la métallurgie figurent parmi les secteurs les plus durement touchés. Quelques exemples de pertes d’emploi de ce trimestre :

– Sodexo : 373 emplois

– Ryanair : 172 emplois

– Belgomilk à Schoten : 162 emplois

– Railrest (services à bord Thalys) : 158 emplois

– Continental Automotive à Malines : 140 emplois

– Aramark (restauration) à Auderghem : 134 emplois

La Loi Renault à nouveau à la rescousse

Parmi les travailleurs initialement affectés par une annonce de projet de licenciement collectif au sein des 44 unités techniques d’exploitation ayant conclu leur procédure d’information et de consultation durant la période allant de janvier à septembre 2020, 3 154 travailleurs (contre 3 349 initialement) resteront sous le coup d’un licenciement collectif au terme de cette procédure. La négociation obligatoire entre employeurs et syndicats prévue dans le cadre de la procédure Renault a donc finalement permis de sauver 195 emplois. Ce chiffre reste à nuancer, car l’employeur peut procéder au licenciement effectif des travailleurs concernés 30 jours après avoir communiqué son intention de licenciement collectif. Ce délai de 30 jours peut-être soit raccourci, soit prolongé jusqu’à un maximum de 60 jours. En d’autres termes, nous devons encore patienter pour connaître les chiffres définitifs du troisième trimestre.


Source: SPF Emploi, Travail et Concertation sociale

https://emploi.belgique.be/fr/statistiques-relatives-aux-restructurations-0

 

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